Un système de biométhanisation qui produit de l'énergie pour un hôpital

WELTEC construit une nouvelle installation en France avec concept thermique

Publié le 16 juillet 2015

Les alliances créent des avantages pour ceux qui y prennent part, comme c'est le cas pour la coopé­ration thermique entre une installation de biométhanisation agricole et un hôpital psychiatrique. Ici, cela vaut le coup de jeter un œil derrière les coulisses du projet « Méthavigne » parce qu'en plus de cette liaison économique public-privée, la société et l'environnement en tirent aussi profit. En coopération avec le partenaire alsacien Domaix Energie, le constructeur allemand WELTEC BIOPOWER instaure une source de chaleur, une installation de biométhanisation de 255 kilowatts, près de la ville de Mirecourt et ses 6000 habitants en Lorraine.

L'agriculteur et exploitant Nicolas Jacquot n'est pas le seul à profiter de cette liaison, le Centre hospitalier Ravenel du département des Vosges en tire avant tout profit. Les représentants se sont aussi intéressés rapidement à la construction du pipeline et de la connexion. « Grâce à la chaleur de l'installation, notre hôpital pourra complètement couvrir ses besoins thermiques pour produire son eau chaude sanitaire dès la mise en service en octobre 2015 », se réjouit Hervé Buffe, le responsable des services techniques de l'hôpital. Non seulement Monsieur Buffe et ses collègues se sont laissés convaincre par cette coopé­ration grâce à sa situation appropriée et son faible éloignement d'un kilomètre de la cogénération de l'installation de biométhanisation mais aussi grâce à l'acquisition ininterrompue de chaleur verte, l'hôpital peut réaliser des économies et en même temps renforcer son profil écologique.

L'exploitant de l'installation de biométhanisation ainsi que le directeur de Domaix Energie, Martin Nippé, connaissaient déjà l'orientation écologique de l'hôpital lorsqu'ils se sont présentés aux représentants de l'hôpital. De nos jours, la réalisation des objectifs environnementaux est essentielle et l'attribution de commandes publiques par l'hôpital est liée à des standards de durabilité stricts. Des standards que WELTEC et Domaix remplissent avec leur concept. Rapidement, Hervé Buffe a pu donner son feu vert : « Nous avons été de suite charmés par l'idée, parce que tout convenait, tout simplement ».

En plus de l'alimentation continue en chaleur, la quantité suffisante que l'exploitation de l'installation fournit était également primordiale. L'offre thermique de l'installation est si importante, qu'elle ne couvre pas seulement la totalité des besoins en eau chaude sanitaire de l'hôpital, mais aussi ceux de l'habitation des cinq membres de la famille de l'exploitant. C'est sur cette trame que le contrat entre la famille Jacquot et l'hôpital a été conclu pour une durée de dix ans.

Pour l'agriculteur, le domaine d'activité de l'énergie s'ajoute harmonieusement à la stratégie globale. En effet, la famille Jacquot peut obtenir facilement les matières premières pour obtenir de l'énergie avec leur surface cultivée de 375 hectares et leurs 850 bovins. A partir de l'automne, le digesteur de 2126 mètres-cube en acier inoxydable sera alimenté avec un mélange de substrats composé au totale de 28 tonnes de lisier et fumier bovins, d'ensilage de maïs, de poussières de céréales, de paille, d'herbe, de marcs de fruits, de graisses de flottaison et de restes alimentaires.

Le système d'incorporation est la nouvelle trémie à fond mouvant BIG-Mix de 60 mètres-cube. Ce système a l'avantage de préparer des substrats fibreux comme le fumier ou l'herbe avec ses coulisses motorisées individuelles, à faible consommation d'énergie. Le matériel est ensuite transféré au deuxième niveau d'incorporation, le MULTIMix, par une vis de mélange verticale, mélangé avec du lisier et incorporé dans le digesteur. Après le process de fermentation, une cogénération de l'électricité génère avec le biogaz qui sera injectée dans le réseau public, et de la chaleur. De plus, le digestat sera stocké dans une cuve en acier inoxydable de 5007 mètres cubes et pourra être utilisé comme amendement performant et peu odorant sur les champs de l'exploitant.

Ces détails techniques étaient également importants pour le technicien de l'hôpital, Hervé Buffe, car la capacité d'approvisionnement constant et donc la sécurité économique en dépendent. « Ce partenariat public-privé entre un hôpital et une exploitation agricole est bien la première de ce genre en Lorraine ou même en France. Ce qui est important pour nous, c'est de réduire de 7% notre consommation totale de gaz grâce à cela », souligne-t-il.