Une campagne de sensibilisation pour interpeller sur les enjeux du grand âge

Le Synerpa et les acteurs privés du grand âge lancent une campagne nationale de sensibilisation pour interpeller sur les enjeux du grand âge et proposer des mesures concrètes pour la prise en soin des personnes âgées

Publié le 23 avril 2024

Alors que le nombre de Français en situation de dépendance devrait fortement augmenter d'ici 2040 et que les besoins en recrutement s'annoncent immenses, le Synerpa lance une campagne nationale de sensibilisation destinée à interpeller leaders d'opinion, pouvoirs publics, et grand public sur les enjeux cruciaux liés au vieillissement de la population en France.

Dans un contexte où les initiatives gouvernementales sont toujours jugées insuffisantes, et en l'absence d'une loi de programmation, les professionnels privés du grand âge entendent marquer les esprits et installer un réel débat incarné par la question à la base de cette campagne : « Et si on donnait au grand âge les moyens de bien vieillir ? »

Pour ce faire, le Synerpa déploiera une campagne média et digitale rappelant les données clés de l'étude réalisée par le cabinet Roland Berger en décembre dernier. Cette étude met par exemple en lumière l'importance et le rôle clé des établissements médicalisés dans l'accompagnement du vieillissement et souligne également l'importance économique d'un secteur qui emploie près de 600 000 personnes en France.

Cette campagne de sensibilisation sera également l'occasion pour la confédération de présenter ses propositions, consultables sur la plateforme lesmoyensdebienvieillir.fr. Cette dernière met l'accent sur les moyens nécessaires pour : assurer la qualité des habitats, des services, et des soins aux personnes âgées dépendantes ; garantir la liberté de choix et conforter le modèle économique de la filière ; restaurer la confiance après les crises des dernières années. Les propositions comprennent des mesures telles que l'augmentation du ratio d'encadrement, la revalorisation des moyens alloués ou encore l'expansion des formations en alternance pour attirer 25 000 nouveaux professionnels chaque année.

Cette campagne de sensibilisation a ainsi vocation à être à la fois informative et engageante pour mobiliser acteurs privés et publics à répondre aux besoins urgents d'aujourd'hui et anticiper ceux grandissants de demain.

Pour Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa : « En 2050, on estime que 4 millions de personnes âgées seront en situation de perte d'autonomie. Il est donc urgent de trouver des solutions pour un accompagnement digne des personnes âgées, adapté à leurs besoins et à leur niveau de dépendance. Avec cette campagne multicanal, nous avons voulu être force de proposition et appeler l'ensemble des acteurs à se mobiliser pour relever le défi du vieillissement de la population ».


ET SI ON DONNAIT AU GRAND ÂGE LES MOYENS DE BIEN VIEILLIR ?

D’ici 2030, le nombre de Français de plus de 75 ans va augmenter de 50 %. Entre 2030 et 2040, c’est la population des plus de 85 ans qui augmentera de 50 %. En 2050, 4 millions de personnes âgées seront en situation de perte d’autonomie.

 

La volonté de vivre dans un « chez soi », combinée à l’augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…), modifie les besoins d’accompagnement du grand âge. Alors qu’une large majorité de Français âgés réside aujourd’hui à domicile, souvent avec le concours d’un service d’aide, les maisons de retraite médicalisées accueillent pour leur part les trois quarts des personnes les plus dépendantes, au cœur des territoires.

 

Les acteurs du grand âge jouent un rôle incontournable et complémentaire de l’aide à domicile, comme de l’hôpital, auprès des personnes âgées et des aidants.

 

On compte désormais davantage d’établissements médicalisés (7 460) que de bureaux de poste en France (7 200). Cette proximité territoriale s’accompagne d’une dynamique économique ; près de 600 000 Français travaillent directement ou indirectement pour le secteur, soit 2 % de l’emploi salarié en France, un emploi de proximité offrant de nombreuses possibilités d’évolution.

 

L’adoption récente de la proposition de loi « bien vieillir » a remis au cœur du débat l’enjeu du vieillissement de la population et de l’accroissement du nombre de Français dépendants à l’horizon 2030, avec l’arrivée des générations dites du « baby-boom ». Si elle a entériné plusieurs mesures techniques qui vont dans le bon sens, cette proposition de loi reste de très loin insuffisante face aux défis démographiques.

 

En l’absence de visibilité claire sur le calendrier de la loi de programmation promise de longue date par le gouvernement, il est urgent de trouver collectivement les moyens de soutenir une offre plurielle, personnalisée, tant pour les finances publiques que pour chaque Français concerné. Sans anticipation, il sera impossible de financer les lieux de vie et l’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie : plus de 4,5 milliards d’euros par an sont à prévoir d’ici 2040 !

 

De nouvelles voies de financement existent, et il est temps d’accélérer, sans tabou, pour concrétiser des propositions telles que le développement de la souscription d’assurance-dépendance à partir de 45-50 ans, la mise en place de solutions collectives, universelles et obligatoires, sans oublier la mise en œuvre de dispositifs incitatifs favorisant une épargne utilisable immédiatement.

 

Pour faire face aux enjeux du grand âge, attirer et former les talents et permettre un accompagnement digne de nos aînés, tout en proposant la liberté de choix et une offre adaptée à tous les moments de la vie pour l’ensemble de nos concitoyens, il est urgent de trouver les solutions pérennes à la hauteur du défi qui se présente.

Et pour y parvenir, donnons-nous les moyens et mobilisons toutes les énergies. Qu’attendons-nous ?

 

Jean-Christophe Amarantinis,

président confédéral du Synerpa

& les administrateurs du Synerpa :

Patrick Ardizzoni, Céline Catzaras…