Le principe de la téléconsultation dans le collimateur des députés

Jeunes Médecins s'en inquiète

Publié le 14 octobre 2022

Dans le cadre de la discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, la Commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale a adopté, ce mercredi 12 octobre, deux amendements identiques portant un coup d'arrêt à la téléconsultation telle que nous la pratiquons dans nos cabinets.

En effet, ces amendements prévoient que « Les actes de téléconsultation doivent être réalisés par le biais d'une maison de santé pluridisciplinaire, d'une officine ou d'une collectivité afin de garantir un meilleur encadrement de cette pratique ». Concrètement, la téléconsultation ne sera désormais possible pour les patients qu'à condition qu'un professionnel de santé soit présent des deux côtés de l'écran.

En votant cette disposition, les députés ont oublié les difficultés et les besoins de nombre de nos patients !

En effet, si les téléconsultations assistées par un autre professionnel de santé peuvent être une réponse adaptée dans certaines situations (personnes âgées, personnes en situation de handicap, personnes souffrant d'illectronisme...), contraindre l'ensemble des téléconsultations à la présence d'un autre professionnel de santé ne permettra plus de répondre à de nombreuses problématiques de soins, comme :

  • Donner la possibilité à un médecin traitant de prendre en charge son patient en téléconsultation quand cela est adapté à sa situation ;
  • Donner la possibilité aux psychiatres et aux autres spécialités la possibilité de prendre en charge leurs patients à distance quand cela est parfaitement adapté (patients situés dans des déserts médicaux, parents isolés, patients éloignés, etc.) ;
  • Prendre en charge à distance les patients COVID à domicile pour éviter leur déplacement et la circulation du virus ;
  • Permettre une prise en charge en dehors des horaires d'ouverture des cabinets médicaux et paramédicaux et donc participer ainsi au désengorgement des services d'urgences.


Le texte sera débattu dès la semaine prochaine en séance publique, et nous demandons aux députés de revenir sur cette disposition afin d'éviter les nombreux effets pervers qu'elle entraînera pour nos patients et leur suivi médical !