D'ici à 2040, la dépense d'APA pourrait augmenter de 4,8 milliards d'euros

Nouvelle étude de l'IPP sur les effets du virage domiciliaire

Publié le 20 novembre 2023

L'Institut des politiques publiques publie ce lundi 20 novembre une nouvelle étude intitulée «Perte d'autonomie des personnes âgées : quels besoins et quels coûts pour accompagner le virage domiciliaire?»


Cette étude intègre à la fois la hausse prévue du nombre de bénéficiaires de l'APA d'ici 2040 et la hausse nécessaire du nombre d'aides professionnelles pour répondre au virage domiciliaire dans un contexte de pénurie de main d'oeuvre et de baisse probable du nombre d'aidants informels / de l'entourage.

L'autrice, Pauline Mendras, économiste à l'IPP, propose plusieurs scénarios d'évolution des dépenses publiques de prise en charge de la perte d'autonomie en fonction des critères mentionnés ci-dessus. Ci-après résumés les éléments clés de cette étude :

  • Face aux prévisions d'évolution du nombre de personnes âgées dépendantes et dans l'optique d'un « virage domiciliaire », les effectifs d'aides professionnelles nécessaires à la prise en charge de la perte d'autonomie à domicile et en Ehpad devraient augmenter respectivement de 42 % et de 14 % d'ici à 2040 par rapport à 2020.
  • À politique publique de prise en charge inchangée, l'augmentation du nombre de bénéficiaires de l'APA conduirait à une hausse de 30 % des dépenses totales d'APA entre 2020 et 2040.
  • Mais le « virage domiciliaire » signifie que vivront à domicile des personnes aux besoins plus importants qu'aujourd'hui : il nécessitera des revalorisations des salaires pour permettre le recrutement de professionnels. En intégrant ces changements, la dépense totale d'APA augmenterait de 4,8 milliards d'euros d'ici à 2040, soit 80 % par rapport à 2020 (en euros réels).
  • Ces nouveaux besoins pourraient également se traduire par une diminution de la sousexécution des plans d'aide d'APA notifiés. En supposant que les plans d'aide notifiés sont exécutés en totalité, les dépenses d'APA pourraient quasiment doubler entre 2020 et 2040 pour atteindre 12,4 milliards d'euros.
  • A l'horizon 2040, une politique d'accompagnement du virage domiciliaire de ce type coûterait 4,6 milliards d'euros de plus que celle à prise en charge inchangée, soit 60 % de plus.


Ce travail de recherche s'appuie sur le modèle de simulation LIVIA développé par la DREES. Il a été réalisée dans le cadre d'un contrat de
recherche avec la Direction du financement de l'offre de la CNSA.

L'étude intégrale, ainsi que les maquettes de calcul, sont accessibles à partir du lien suivant :
https://www.ipp.eu/publication/perte-dautonomie-des-personnes-agees-quels-besoins-et-quels-couts-pour-accompagner-le-virage-domiciliaire/

Cette étude vient souligner à nouveau l'urgence d'une réflexion approfondie sur le financement de la perte d'autonomie