La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) et l'Institut des politiques publiques (IPP) publient une étude qui mesure l'accessibilité géographique à l'offre médico-sociale et sanitaire pour les personnes âgées en France métropolitaine en 2019. Elle s'appuie sur le rapport de l'Institut des politiques publiques dont la parution est simultanée. Cette étude recense l'ensemble des professionnelles intervenant auprès de personnes âgées pour prendre leur perte d'autonomie en charge et les met en regard de la demande potentielle à proximité, approchée ici par le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus. Ce faisant, elle propose des indicateurs dits « accessibilité potentielle localisée » (APL) à l'offre d'accompagnement des personnes âgées en perte d'autonomie.
Les personnes sélectionnées pour cette étude sont des professionnelles1 issues des secteurs médico-social ou sanitaire. Elles exercent un accompagnement auprès des personnes âgées pour les aider dans leur quotidien : aide au ménage, à la préparation et à la prise des repas, à la toilette, à l'habillement, au déplacement, etc. En 2019, 515 000 professionnelles (en équivalent temps plein - ETP) travaillent dans le secteur sanitaire ou médico-social de l'accompagnement des personnes âgées en France métropolitaine2. Parmi elles, un peu plus de la moitié (262 000 ETP) exercent en établissement : établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), établissements d'hébergement pour personnes âgées (EHPA) non Ehpad, unités de soins de longue durée (USLD), centres d'accueil de jour, soins de suite et de réadaptation (SSR) ou encore résidences autonomie.
Une répartition variable de l'offre totale sur le territoire métropolitain
En moyenne, 3 267 ETP exercent à moins de 60 minutes du domicile pour 100 000 personnes âgées de 60 ans ou plus. L'accessibilité géographique à l'offre totale n'est pas homogène sur le territoire métropolitain (carte). L'accessibilité géographique est plus faible dans les régions autour de l'Île-de-France (Oise, Seine-Maritime, Eure, Orne, Eure-et-Loir, Sarthe, Loir-et-Cher), tout comme dans les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées, Vosges, Jura) et le Grand Est. Le reste de la France bénéficie d'une offre plus accessible : les zones de faible accessibilité géographique y sont dispersées et de taille réduite
Les différences sont plus marquées selon le lieu de prise en charge. Une forte complémentarité existe en effet entre l’accessibilité géographique à l’offre en établissement et à l’offre à domicile (carte ci-dessous). Les communes de la moitié sud, ainsi que celles proches des frontières du Nord, ont une accessibilité géographique aux aides à domicile plus élevée (en bleu foncé sur la carte), tandis que les communes de Bretagne, des Pays de la Loire et celles se situant à l’intérieur des terres sont plus fortement accessibles à l’offre en établissement (en vert foncé sur la carte). Entre les deux, se trouvent des communes sans spécialisation ou avec une offre plus accessible dans le secteur sanitaire à domicile (infirmières, services de soins infirmiers à domicile, hospitalisation à domicile). Les résidences autonomie ont un schéma distinct : l’offre y est particulièrement accessible géographiquement en Normandie, en Île-de-France et dans les Pays de la Loire.
Le territoire est également marqué par une spécialisation public-privé
Selon le lieu, l’offre peut être quasi exclusivement privée ou quasi exclusivement publique. Il apparaît de grandes zones dont l’accessibilité à l’offre est essentiellement liée à de l’offre privée lucrative, comme le la zone du pourtour méditerranéen, en Île-de-France, en Corse, dans les régions des Alpes et des Pyrénées ou dans le Nord-Est, et d’autres où l’offre est essentiellement publique comme en Bretagne, dans les Pays de la Loire, en Normandie ou dans le centre de la France. Certains départements se distinguent et ne suivent pas le schéma de leurs voisins. C’est le cas par exemple des Landes, du Haut-Rhin, de la Somme où l’offre est majoritairement publique (ce qui n’est pas le cas de leurs voisins) et de la Loire-Atlantique, du Calvados, de la Vienne, de l’Indre-et-Loire où l’offre est majoritairement privée.
Un chantier d’étude qui sera poursuivi par la DREES
Cette étude est issue d’un rapport de recherche réalisé par l’Institut des politiques publiques pour la DREES. Les codes pour calculer les indicateurs d’« accessibilité potentielle localisée » (APL) au niveau des communes seront mis à disposition sur le site de la DREES. Ces travaux seront poursuivis par la DREES et viseront à affiner la méthodologie concernant l’estimation de la demande potentielle au niveau local. Ils seront mis à jour et diffusés à intervalles réguliers. Par ailleurs, l’IPP poursuit la mesure de l’accessibilité géographique en incluant la dimension financière de la prise en charge.
1Les professionnelles de la prise en charge des personnes âgées à domicile ou en établissement en perte d’autonomie sont accordées au féminin car elles désignent une très nette majorité de femmes.
2Ce chiffrage est différent de celui présenté par le rapport Libault (2019) notamment parce qu’il exclut les soins médicaux et les aides de confort.
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