Pour Jean-Christophe Amarantinis, président du SYNERPA : « Ce PLFSS est particulièrement attendu pour pouvoir répondre dès 2024 aux immenses besoins du grand âge. Le SYNERPA rappelle que le secteur est gravement frappé par l'inflation et la hausse non compensée des charges. L'augmentation des financements est devenue indispensable et urgente pour sauver le secteur et répondre à un vieillissement démographique sans précédent. D'ici 2030, les EHPAD, les RSS et les services d'aide à domicile vont devoir recruter 350 000 personnes, soit cent fois plus que ce que le PLFSS a réellement financé en 2023 ! »
Les acteurs du grand âge sont particulièrement touchés par la hausse des prix, au point que de nombreux EHPAD, résidences services seniors et structures d'aide à domicile sont dans une situation financière critique et ne parviennent plus à faire face à leurs charges de fonctionnement.
Or, depuis déjà plusieurs années, l'inflation n'est pas compensée par l'augmentation des dotations publiques, entraînant alors un effet ciseaux dévastateur entre les recettes et les dépenses des structures. Par exemple, en 2022, les dotations versées aux EHPAD ont augmenté de 1,97 % alors que l'inflation a été de 7,7 %, soit un gap de 5,73 %. En 2023, le PLFSS prévoyait certes une augmentation de l'ONDAM personnes âgées de 5,1 %, mais en réalité seuls 2,06 % ont véritablement été fléchés vers les établissements.
Après avoir traversé de nombreuses crises, le secteur du grand âge fait face à une perte d'attractivité alors même qu'il doit embaucher massivement pour pouvoir répondre à une transition démographique inédite : d'ici 2050, la population française âgée de plus de 60 ans va passer de 17 millions à 27 millions. En effet, dans les prochaines années, les acteurs du parcours de la personne âgée vont devoir attirer, recruter, former et fidéliser plus de 350 000 personnes. Et, malgré l'ambition du président de la République de créer 50 000 postes, seules 1 000 ont réellement pu être financées en 2023 du fait de dotations insuffisantes. Pour 2024, le PLFSS prévoit la création de seulement 6 000 postes, soit moins d'un poste par établissement, en très net décalage avec l'urgence de la situation.
Par ailleurs, la Première ministre, en annonçant récemment la majoration des heures de nuit et week-end pour les personnels soignants du secteur public, a créé une rupture d'égalité inédite avec les personnels soignants du secteur privé. Cette mise à l'écart est d'autant plus incompréhensible que l'extension du dispositif au secteur privé représenterait un coût de seulement 58 millions d'euros sur un plan de plus de 1,1 milliard d'euros.
Il est devenu indispensable et urgent que le sujet du vieillissement et de son accompagnement devienne une véritable priorité des pouvoirs publics. Aussi, le SYNERPA salue l'augmentation de 4,6 % de l'ONDAM personnes âgées prévue dans le PLFSS 2024, à la condition que ces crédits soient effectivement fléchés en faveur des acteurs du secteur. Nous saluons également le premier pas annoncé vers la fusion des forfaits « soins » et « dépendance » en EHPAD, une mesure que le SYNERPA défend depuis déjà des années.
Au-delà de ces signaux positifs, le SYNERPA alerte le gouvernement et le Parlement sur les mesures indispensables pour sauver le secteur du grand âge, mesures que l'examen du PLFSS doit permettre de financer dès 2024 :
ONDAM :
RH :
Domicile :
Autres réformes structurelles :
Par ailleurs, le SYNERPA salue les annonces d'Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, lors de son discours aux Assises des EHPAD en septembre dernier et pendant un entretien privilégié, notamment :
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